Vidéo : Le revenu de base : un nouveau droit humain

Par ici pour signer la pétition: http://basicincome2013.eu
sur facebook pour suivre la campagne: https://www.facebook.com/RevenudeBase

Le Revenu de Base est universel, individuel, inconditionnel et suffisant pour assurer à chacun une vie digne et sa participation dans la société.

Ce nouveau droit fondamental pour l'humanité éradiquerait non seulement l'extrême pauvreté mais encouragerait également les activités non-marchandes: artistes, parents ou bénévoles. Mais c'est aussi une mesure économique ! Un revenu de base pour tous signifie des besoins solvables pour nos entreprises locales.

Il nous permettrait donc d'exercer pleinement notre citoyenneté.

Italian Version: http://youtu.be/v5BvxZ2XTms
English Version: http://youtu.be/lqXXO0GGNRI
Spanish Version: http://youtu.be/rHFi7EB5jKg
           
Ci dessous la version résumée du film de Daniel Häni et Enno Schmidt: "Le Revenu de base".disponible dans sont intégralité ici: http://www.kultkino.ch/kultkino/besonderes/le_revenu_de_base_film_francaise





Une autre vidéo qui résume simplement et rapidement le principe du revenu universelle :


« Si un homme du XIXème siècle pouvait débarquer dans notre actualité la première chose dont il s’étonnerait, serait l’épuisement complet, l’assèchement radical, le tarissement de toute imagination politique ! Comment est-il possible qu’avec tant de possibilités technologiques, qu’avec autant des richesses matérielles et immatérielles accumulées, avec une telle diffusion de savoir-faire, avec un tel développement de la science, les syndicats et les partis politiques accouchent d’un vide d’action et de proposition ? Un militant de gauche serait tout simplement effaré par la proposition majoritaire de la gauche : ‘un emploi pour tous’. À ses oreilles éveillées par des débats autrement passionnés sur les mille manières d’abolir et de dépasser l’esclavage du travail salarié, ce mot d’ordre sonnerait comme celui d’une nouvelle servitude : ‘nous voulons des patrons’».


Maurizio Lazzarato (sociologue et philosophe, cofondateur de la revue Multitudes), extrait de « Garantir le revenu : une politique pour les multitudes », in Multitudes 8, Mars-Avril 2002, &1.



Le mémoire sur La légitimité du RME format pdf ,faculté de droit et de science politique Université Lumière Lyon II Lien vers pdf  gratuit







Agissez et aidez les pouvoirs publics à mettre en place le Revenu Minimun d'Existence :Envoyez le memoire sur la légitimité du Revenu Minimu d'Existence

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Les miracles du revenu minimum garanti

Dans le cadre d’un projet pilote, les habitants d’un village déshérité ont reçu chaque mois l’équivalent de 10 euros. Deux ans plus tard, le bilan est vraiment positif, se félicite Herbert Jauch, le responsable du programme.
Ce chercheur spécialiste des syndicats a dirigé jusqu’en janvier 2010 l’Institut namibien des ressources et de recherche sur le travail (LARRI). Il est membre de la Basic Income Grant Coalition (BIG) de Namibie. Cette alliance, qui regroupe Eglises, syndicats, associations de jeunes et de femmes, a lancé le revenu minimum garanti en 2008. Grâce àce projet financé par des dons, les 1 000 habitants d’Otjivero âgés de moins de 60 ans ont reçu 100 dollars namibiens (10 euros) par mois pendant deux ans.

On débat dans de nombreux pays de l’instauration d’un revenu minimum garanti (RMG) qui ne soit assorti d’aucune condition contraignante.
Pourquoi la Namibie a-t-elle pris les devants avec ce projet pilote ?

HERBERT JAUCH :  La Commission d’orientation nationale a, dès 2002, recommandé le versement d’un revenu minimum à tous les citoyens pour mieux s’attaquer aux inégalités sociales. La Namibie est, selon les Nations unies, le pays qui présente les plus grands écarts de revenus au monde. Comme le gouvernement n’a pu se décider à instaurer un RMG, les Eglises et les syndicats ont lancé un projet pilote.

Pourquoi avoir choisi le petit ­village d’Otjivero ?

 Nous voulions un endroit dans lequel il ne se passerait rien pendant au moins deux ans : pas de programme de création d’emplois, pas de projet d’aide au développement, pas de rentrées financières. Il ne devait y avoir que le revenu minimum, soit 100 dollars namibiens (environ 10 euros) par personne et par mois. Otjivero avait l’air d’être dans une situation tellement désespérée que nous avons pensé au début que le RMG ne servirait pas à grand-chose, hormis une légère réduction de la pauvreté.


Recevoir de l’argent sans condition, sans travailler, est-ce que cela peut faire bouger les choses ?

Ce sont des préjugés auxquels nous nous heurtons en permanence. Si les gens d’Otjivero ne travaillent pas, ce n’est pas parce qu’ils sont paresseux mais tout simplement parce qu’il n’y a pas de travail. Le fait est qu’ils n’ont pas dépensé cet argent pour s’acheter de l’alcool et qu’ils ne l’ont pas dilapidé pour rien.

Qu’en ont-ils fait ?

Nous avons pu observer une chose surprenante. Une femme s’est mise à confectionner des petits pains ; une autre achète désormais du tissu et coud des vêtements ; un homme fabrique des briques. On a vu tout d’un coup toute une série d’activités économiques apparaître dans ce petit village. Cela montre clairement que le revenu minimum ne rend pas paresseux mais ouvre des perspectives.
Vous auriez pu parvenir au même résultat avec des microcrédits ciblés.

Contrairement aux microcrédits et à beaucoup de programmes d’aide au développement classiques, le revenu minimum a un impact non seulement sur la production, mais aussi sur la demande. En Afrique, le pouvoir d’achat se concentre en général dans quelques centres, ce qui force les gens à quitter les campagnes pour les villes, où les bidonvilles finissent par s’étendre. Le RMG permet à des régions rurales de se développer, il crée des marchés locaux et permet aux gens d’être autosuffisants.

Quels effets avez-vous pu constater à Otjivero ?

Le nombre de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté est passé de 76 à 37 %. Avant l’expérience, près de la moitié des enfants étaient sous-alimentés, aujourd’hui ils sont moins de 10 % ; 90 % finissent leur scolarité, avant, ils n’étaient que 60 %. Et la criminalité a baissé.

Pourquoi demandez-vous la création d’un RMG pour tous les Namibiens et pas seulement pour les pauvres ?

Cela demanderait beaucoup trop de travail et coûterait beaucoup trop cher de vérifier les besoins de chacun. De plus, il ne faut pas pénaliser les gens qui ont trouvé un travail ou qui se sont construit une existence. Celui qui gagne bien sa vie et qui est riche reverse le RMG à l’Etat par ses impôts.

La Namibie pourrait-elle se permettre de verser un revenu minimum à tous ses habitants ?

La Commission d’orientation l’a calculé depuis longtemps. Le RMG coûterait 5 à 6 % du budget national. Pour le financer, il faudrait relever légèrement le taux maximum d’imposition, qui est de 34 % actuellement, et la taxe sur le chiffre d’affaires. Le gouvernement pourrait également introduire des prélèvements sur les exportations de matières premières et lutter contre l’évasion fiscale.

Mais le versement du RMG serait très lourd à gérer.

Bien au contraire ! Les coûts de gestion représentent environ 10 %. A Otjivero, nous avons utilisé des cartes à puce personnelles pour l’identification des intéressés et ça s’est très bien passé. Et la poste namibienne affirme qu’il serait rentable pour elle d’ouvrir un bureau dans chaque ville en cas d’instauration du RMG. Même avec deux retraits d’argent sans frais par mois, ça vaudrait encore le coup.

Qu’est-ce qui empêche la Namibie d’introduire le RMG ?

Le gouvernement n’est pas encore tout à fait convaincu. Notre ministre de l’Economie a compris que le revenu minimum constituait un instrument simple et bon marché pour changer les choses. Il y a cependant des résistances du côté du ministère des Finances et de notre Premier ministre, qui émet encore des réserves.
L’expérience menée à Otjivero n’a-t-elle donc pas convaincu ?

La pression exercée par le Fonds monétaire international (FMI) n’est pas sans effet en Namibie. Le FMI a présenté des chiffres erronés sur le coût du RMG. Il prend par exemple en compte les plus de 60 ans, alors qu’ils ne sont pas concernés par le RMG. Il craint que la Namibie démontre que le RMG fonctionne. Ce système deviendrait alors très intéressant pour des pays comme le Brésil et l’Inde.

Comment réagissez-vous à cela ?

Nous faisons le tour du pays avec des gens d’Otjivero pour qu’ils racontent leur histoire. Et nous sommes soutenus partout ! Nous espérons pouvoir arriver à nos fins dans le courant de l’année prochaine. L’important, c’est que la pression de la base soit forte. Quand les électeurs l’exigeront, la SWAPO, le parti au pouvoir, ne pourra plus dire que ça ne l’intéresse pas.




Synthèse  mémoire sur « La légitimité du Revenu Minimum d’Existence » ( ou Téléchargement du document intégral ici  )


Si l’idée de garantie du revenu émerge au 16è siècle, l’antiquité a vu apparaître un rêve, celui de robots esclaves au lieu d’humains[1] pour les tâches pénibles. Ce rêve, des esprits novateurs du 20è siècle ont compris que le développement des sciences et des techniques pouvait le concrétiser. Maintenant cette concrétisation n’est plus qu’une question de volonté. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » disait Rabelais. Cet opportun rappel doit nous encourager à refonder et rehausser l’exigence éducative pour accompagner ce mouvement plutôt que de nous inviter à un suicidaire statut quo. S’il est au service des projets de vie individuels et collectifs, ce mouvement peut s’inscrire dans une dynamique alternative forte et crédible contrecarrant le processus infini de marchandisation, qui fait des humains des moyens plutôt que des fins.  
La définition du Revenu Minimum d’Existence (RME) serait l’inconditionnalité d’un revenu individuel à hauteur du minimum vital à décent et le(s) processus de sa possible concrétisation dans des circonstances très différentes. Grâce à un effort éducatif ambitieux sur le long terme et à une indépendance énergétique due à une agriculture locale, c’est possible avec une convergence d’un minimum de personnes très motivées.
Comme on est sorti de la rareté[2] sans être préparé culturellement à l’abondance, il en résulte une surabondance d’énergie et on finit par dépenser mais sur un mode pathologique, d’abord guerrier et totalitaire. S’il n’y a pas de mutation culturelle au niveau de l’Eros (désir de vie), c’est la mort et la souffrance (Thanatos) qui l’emportent. La construction européenne a mis fin jusqu’à présent à la perpétuation des périodes sanguinaires des Etats européens. Il ne faudrait pas que ce succès se fasse par simple rejet de Thanatos aux frontières européennes et dans notre barbarie personnelle. Cette embarrassante abondance d’énergie* devrait être portée en priorité sur les besoins premiers dont le RME. La rationalité économique à long terme montre aussi que la coexistence de populations manquant du minimum ou vivant dans l’angoisse du lendemain avec celles pour lesquelles le superflu occupe l’existence, risque de menacer la survie même du genre humain.
Une des confusions majeures depuis que nous sommes dans une société d’abondance matérielle est celle entre le besoin et le désir. Deux approches opposées du désir coexistent : le désir d’avoir (et de savoir) et le désir d’être ou désir d’humanité. « Il y a assez de ressources sur cette planète pour répondre aux besoins de tous, mais il n’y en a pas assez pour répondre au désir de possession de chacun » résumait Gandhi.
Des pères de l’économie considéraient que celle-ci est partie liée avec la rareté. Quand la rareté s’efface, l’économie devient seconde. Karl Marx parlait « du passage du règne de la nécessité au règne de la liberté », Adam Smith disait qu’« une fois le problème économique [la rareté] réglée, on pourra s’atteler à l’essentiel [: la construction] de la République philosophique », avec pour questions premières : comment faire société, la question amoureuse et celle du rapport au sens. John Keynes nommait cela « l’au-delà de l’économie ».
La course contre la rareté est finie mais continuons quand-même à courir car c’est une chose qu’on sait faire et entretenons l’illusion que la course est inachevée, même infinie, par facilité. « Considérant que les rapports entre les humains sont ce qu’il y a de plus difficile, mieux vaut organiser le rapport avec les choses et la marchandisation »* dont on est hypocrite de se plaindre alors que c’est la marche naturelle de cette économie de marché devenue « société de marché ». Cette dernière fait à elle seule société en l’absence de modèle(s) concurrent(s) au marché et donc de la richesse capable de rivaliser avec lui.
L’intérêt de voir dans telle ou telle chose une richesse, loin d’être l’expression d’un fait naturel, est un construit social et culturel destiné à socialiser les passions humaines. Le passage d’un paradigme à un autre par l’intermédiaire d’une révolution est le modèle normal du développement d’une science adulte, la faible publicité qui en est faite nous fait envisager que les scientifiques n’ont pas intégré le caractère « normal » de ce développement. Alors que ces questions relèvent de l’intérêt général et devraient faire l’objet de débats publics, elles sont dévolues à des cercles confidentiels d’experts. Quant aux idéologies qui se sont emparées du politique, c’est pour exclure toute autre manière de faire société que la leur. Même remarque pour les religions.
L’ennui est que « toutes les stratégies transformatrices et alternatives butent sur le fait qu’on ne peut pas faire les choses à moitié »*. La question de l’éducation initiale et continue est au cœur de tout développement ultérieur de cette réflexion. Keynes prédisait que nos sociétés auront « en permanence recours à l’excitation du dopage sous toutes ces formes y compris  monétaire pour compenser leur mal-être ». « La classe politique se réduit à une technocratie spécialisée dans le choix des moyens les plus adaptés pour parvenir aux objectifs prédéterminés ou se perd dans un bavardage sans efficacité »[3]. « La référence aux contraintes imposées par la compétition internationale devient un alibi qui permet de justifier toutes les soumissions à un système idéologique et dispense de s’interroger sur ses fondements »[4].  
S’il y a eu un discret transfert partiel du droit de créer de la monnaie aux banques par l’émission de crédits, cela serait plus légitime d’ouvrir un droit de créer une monnaie, dédiée aux besoins primaires, se rattachant à l’article 14 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Quant aux indicateurs de richesse, ils ne sont que l’écho d’une réalité et impuissants à la changer. Le risque est de se limiter à des améliorations marginales couronnant toujours l’entreprise seule productrice de richesse. Pour beaucoup, le primat d’une économie amorale est un moindre mal par rapport au risque totalitaire de toute « politique du bien »*. Serions-nous condamnés à la suprématie du désir d’Avoir de peur de tomber dans le ravin totalitaire ? A moins que la peur d’un type de régime totalitaire daté soit le meilleur moyen pour se contenter d’un régime totalitaire plus doux, où la brutalité est plus intériorisée qu’extériorisée car chacun se conformerait de lui-même à un code implicite de comportements ?
La sociale démocratie a défiguré l’héritage socialiste dont elle se revendiquait pourtant. Marx voulait rendre le travail épanouissant car exercé en vue de lui-même. Les sociaux démocrates prétendent réaliser cet objectif alors que c’est d’abord par l’augmentation du  revenu et la consommation qu’il engendre que le travail suscite une satisfaction.
*Citations de Patrick Viveret, philosophe et magistrat  à la Cour des Comptes, extraites de trois brèves vidéo :
Trois documents de l’historien et philosophe des sciences, Professeur à Stanford et académicien, Michel Serres :
http://itunes.apple.com/fr/podcast/conference-michel-serres-autour/id310672496  (après les 7 1ères mn, une belle introduction de 10 mn et le passage entre 1h 12mn 20sec et 1h 15mn, bref mais intense !!)
Pour écrire à l'auteur: vis_tes_reves@sfr.fr


[1] V. notamment les quelques liens illustratifs sur les robots à la p. 87 de mon mémoire sur la légitimité du RME.
[2] Si la rareté des énergies, notamment fossiles, est reconnue, cela ne peut avoir d’incidence que sur le long terme car c’est la répartition de ces énergies qui pose aujourd’hui problème. En Occident, c’est la « société de consommation » qui a succédé à celle de la rareté. De plus, un changement de paradigme énergétique n’est pas exclu : Nikola Tesla (http://www.amessi.org/La-voiture-a-energie-libre-de-Nikola-Tesla#.TwhdSnrM3pc )
[3] Citation de D. Méda, Le travail, une valeur en voie de disparition, Ed. Alto-Aubier, 1995.
[4] Citation d’Anne-Marie Grozelier, Pour en finir avec la fin du travail, Les Ed. de l’Atelier, avril 1998, p. 196.


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